mardi 23 mai 2017

Education : Macron ment !





L’Education dans le programme d’E. Macron :
beaucoup de flou 
et peu de moyens…

Comparatif de ce programme avec celui de la France Insoumise, « L’Avenir en Commun »


En matière d’éducation, le programme d’Emmanuel Macron pose comme priorité la réussite de tous, pour garantir la prospérité de la France. En ce sens, la vision de l’éducation de Macron est principalement utilitariste, et entérine l’idée de « socle commun » introduite pas la droite et poursuivie par le PS, même s’il parle une fois d’épanouissement des élèves. Il propose un certain nombre de mesures, mais celles-ci doivent se faire à moyens constants, ou presque, et sont très clairement déconnectées du terrain.
 L’école souffre depuis Sarkozy du manque de moyens qui lui sont accordés, l’approche à moyens constants et sans consultation des acteurs du système éducatif, est donc évidemment vouée à l’échec.

La vision de la France Insoumise, dans son programme "L’Avenir en Commun", est d’une toute autre dimension. Si l’école doit instruire et qualifier, elle doit également émanciper les individus.

« À rebours de l’héritage partagé de la droite et du Parti socialiste, mon projetéducatif renoue avec une perspective émancipatrice. L’école doit former
l’esprit critique et créatif et non formater des individus aux attentes du marché.Tous les élèves sont capables. Je veux leur apporter le savoir et la culture, lesinstruire et les qualifier. » Jean-Luc Mélenchon (Lettre aux enseignant-e-s.)

"L’Avenir en Commun" propose des mesures chiffrées et montrant une connaissance des problèmes et des besoins de notre système éducatif.

Une comparaison des programmes s’impose et est édifiante quant au manque d’ambition du projet d’Emmanuel Macron.


Ce que propose Macron
Ce que propose la France Insoumise
 Donner la priorité à l’apprentissage des fondamentaux "lire, écrire, compter" dans le pré-scolaire, en maternelle et au primaire.

Cette obsession des libéraux à vouloir donner la priorité aux fondamentaux, est en fait une volonté de faire des élèves de futurs bons travailleurs dociles, sachant lire, écrire et compter, mais peu équipés pour la réflexion, peu cultivés, car les libéraux réduisent ainsi les enseignements d’Histoire, de Géographie, Artistiques…
    Propositions de l’Avenir en Commun :
     Émanciper, c’est instruire.
     Émanciper, c’est qualifier.
     Émanciper, c’est affranchir l’individu de toute influence
• replacer les disciplines (français, mathématiques, sciences, histoire et
géographie…) au coeur des apprentissages en rétablissant les heures
disciplinaires ;
• renforcer les dispositions permettant la maîtrise de la culture écrite : travaux en petits groupes en élémentaire, 1h30 de cours dédoublés en français au collège; dédoublements en mathématiques, travaux dirigés et travaux pratiques en sciences ;

Nous diviserons par deux les effectifs des classes de CP et de CE1 en REP et REP+
·       12 000 enseignants porteront ce projet. Nous réussirons en réorientant entre 6 000 postes à 10 000 postes des 60 000 postes créés au cours du quinquennat actuel. Par ailleurs, à l'échelle du quinquennat, nous créerons entre 4 000 postes et 5 000 postes.


On est très loin de ces 60 000 postes* pris en compte par Macron pour diminuer les effectifs dans les classes de CP et de CE1 : ce sont en fait autour de 35 000 postes qui ont été créés sous Hollande. Macron va déshabiller Paul pour habiller Jacques, il ne va pas améliorer la situation des autres classes des écoles REP+, les effectifs exploseront forcément car il n’y aura pas plus d’enseignants!
 Et où trouvera-t-il les locaux pour installer ces classes nouvelles ? Là où il y avait deux classes de CP, il en faudra quatre ! Impossible !
Les écoles sont souvent pleines à craquer : le nombre de nouveaux élèves augmente chaque année, les postes créés par les socialistes ne suffisaient déjà pas à intégrer cette démographie. 5 000 postes sur le quinquennat c’est très ridiculement insuffisant pour assurer une école de qualité à nos enfants.

Propositions de l’Avenir en Commun :
 recruter au moins 60 000 enseignants durant le quinquennat pour abaisser le nombre moyen d’élèves par classe, (…) engager un plan de titularisation des précaires de l’EN ;

 renforcer le dispositif «plus de maîtres que de classes», prioritairement en CP et CE1, en y affectant 5 000 enseignants durant le quinquennat ;

Nous introduirons, au début de chaque année, des bilans personnalisés, de la classe de grande section à la troisième, afin que les enseignants disposent d’une base fiable et utile pour mesurer les progrès de chaque élève, et qu’ils choisissent les meilleurs outils pour un enseignement adapté aux besoins de chacun.

Macron pense-t-il que les enseignants n’évaluent pas leurs élèves en début d’année ?



Nous renforcerons l’individualisation des apprentissages en développant des supports numériques et des applications adaptées pour faire évoluer les pratiques pédagogiques ; les enseignants seront formés à cette fin.

Si les supports numériques sont évidemment un plus pédagogiques, ils ne sont pas utiles pour individualiser les apprentissages ! Pour individualiser les apprentissages, il faut moins d’élèves par classe, et/ou plus d’enseignants.

Propositions de l’Avenir en Commun :
• renforcer les garanties statutaires : liberté pédagogique ; abrogation du
décret Hamon d'août 2014 et de la réforme de l’évaluation ; pleine maîtrise de l’évaluation en interdisant toute immixtion hiérarchique et en revenant sur l’ensemble des procédures d’harmonisation informatisées ;
• créer un CAPES et un CAPET d’informatique, d’éducation socioculturelle, et un CAPES de français langue de scolarisation pour les élèves allophones ;créer une agrégation des professeurs documentalistes et une agrégation d’informatique.

Nous lutterons contre la déperdition des savoirs scolaires en proposant des stages de remise à niveau en fin d’été entre le CP et le CM2. Ils seront assurés par des enseignants volontaires, qui seront rémunérés à ce titre.

Ces stages existent déjà, ils ont été créés par Sarkozy pour palier ses suppressions de postes RASED(Réseau d’aide aux enfants en difficulté). Donc rien de nouveau !

Proposition de l’Avenir en Commun :
• reconstituer les RASED pour atteindre 15 000 postes.


Mieux accompagner les enseignants : dès leur entrée dans le métier et durant l’ensemble de leur carrière.
·       Demain : les enseignants débuteront dans de meilleures conditions et seront mieux formés, car ce sont là les conditions nécessaires à une plus grande réussite de tous les élèves.

C’est bien de le dire, mais comment va-t-il s’y prendre, c’est un peu flou !

Propositions de l’Avenir en Commun :
• alléger la charge de travail par la suppression des activités pédagogiques complémentaires (APC) en primaire, la libération dans le 1er degré d’un temps hebdomadaire autogéré d’1h30 afin de permettre, pendant le service, la concertation et le travail coopératif de l’équipe enseignante ;

Refonder la formation :
• refonder le cadre national de la formation initiale au sein des écoles de formation (ESPE) qui seront associées à la formation continue des enseignants; appliquer le droit à la formation continue en revenant sur l’autorisation préalable du chef d’établissement ; proposer une année de stage à tiers-temps sur le service de tutorat ;

Nous n’affecterons plus aucun professeur (hors choix motivé) en zone prioritaire pendant ses 3 premières années d’enseignement.

·        

Comment fera-t-il pour occuper ces postes ? Les enseignants un peu âgés, après avoir travaillé dans des zones prioritaires, sont fatigués par ces conditions difficiles et souhaitent travailler dans des endroits plus paisibles. Il faudra changer le système de mutation pour les contraindre à rester…
Propositions de l’Avenir en Commun :
Mettre en oeuvre une politique de l’éducation prioritaire répondant aux besoins éducatifs :
• réduire massivement les effectifs par classe : 20 élèves maximum en maternelle, primaire, collège, lycée professionnel et technologique, 25 en lycée général ; deux enseignants par classe en maternelle et primaire;

Nous reconnaîtrons mieux l’engagement et la contribution des enseignants exerçant en REP+ (zones prioritaires).
·       (…) les enseignants, du premier et du second degré, qui exercent en REP+ seront mieux accompagnés et recevront une prime annuelle supplémentaire  de  3 000€ nets.

Cette prime est actuellement de 2304 €, en la passant à 3000 € cela ferait 58€ par mois, intéressant, mais elle ne rentrerait pas dans le calcul de la retraite (comme toutes les primes des fonctionnaires). Les enseignants(les fonctionnaires en général) demandent une augmentation des salaires.

Proposition de l’Avenir en Commun :
• revaloriser le traitement de 7 % pour rattraper le gel du point d’indice gelé entre 2010 et 2016 ; négociations avec les organisations syndicales en vue de l’augmentation du traitement des personnels de l’EN, notamment dans l’école primaire pour être au niveau des autres pays de l’OCDE ;

Renforcer et encourager l’autonomie des établissements pour favoriser l’adaptation aux besoins de leurs élèves et aux situations locales et stimuler l’innovation.
·        

Dans le primaire comme dans le secondaire, cette tendance à l’autonomie est toujours mise en place dans le but de casser le service public de l’Education Nationale, on l’a vu avec la catastrophique réforme des rythmes scolaires, municipalisation déguisée des écoles primaires !

Propositions de l’Avenir en Commun :
• garantir la formation de tous les agents territoriaux des écoles maternelles (ATSEM) et appliquer la règle d’un ATSEM par classe ;
Renforcer le cadre républicain :
• restaurer le cadre national des diplômes, programmes, statuts et horaires ;
• en finir avec le contrôle continu aux baccalauréats et au brevet pour garantir l’égalité et l’anonymat des candidats ;
• abroger les dispositifs qui balkanisent l’école : décret Peillon, réforme du collège, réforme Chatel, régionalisation de la carte de l’enseignement professionnel… ;
• abroger la réforme des rythmes scolaires et garantir l’égal accès de tous les élèves du 1er degré à des enseignements artistiques et sportifs gratuits, dispensés par des personnels recrutés sur concours. Mettre en oeuvre un plan de formation et une reconnaissance des qualifications par l’expérience des animateurs du périscolaire qui leur permettra d’accéder au nouveau corps ;
• favoriser les jumelages d’établissements (urbains/ruraux ; montagnards/ littoraux ; métropolitains/outre-mer) et développer les échanges entre classes visant à élargir l’horizon social et culturel des élèves.

Renforcer la relation avec les parents et encourager l’implication de bénévoles et d’associations.
·       Nous mobiliserons, en maternelle, des jeunes engagés dans le cadre du service civique, afin d’appuyer les professeurs, particulièrement pour la maîtrise du langage.

Propositions de l’Avenir en Commun :
Faire des parents d’élèves des acteurs de la vie des établissements:
• créer un statut des parents d’élèves délégués donnant droit à la formation et à congé de représentation opposable à l’employeur ;
• mettre en oeuvre des espaces parents, de la maternelle au lycée, animés par les parents d’élèves délégués, organiser les interventions des personnels médicosociaux, psychologues de l’Éducation nationale, des personnels de vie scolaire, afin de favoriser la continuité éducative entre familles et école.




L’Avenir en Commun c’est  aussi :
Généraliser la gratuité et garantir la mixité :
garantir la gratuité des cantines, du transport, des sorties scolaires, des manuels
et de matériels sans marques, des équipements et fournitures dans la voie
professionnelle ;
mettre en place un groupe de travail associant universitaires, élus locaux,
parents d’élèves, syndicats, ministères de l’EN, du logement, des transports,
chargé d’établir une carte scolaire intégrant les établissements privés ;
ouvrir dans les lycées des périphéries urbaines, rurales et d’Outre-mer des
options rares réparties sur plusieurs classes et 200 classes préparatoires en
liaison avec l’université ;
bonifier les bacheliers L et ES dans le cadre de la procédure d’affectation postbac
dans certaines filières sous tension.
Développer l’enseignement professionnel et technologique public :
construire des lycées professionnels dotés d’équipements de qualité afin
d’augmenter les capacités d’accueil, de garantir un maillage fin de lycées
polytechniques sur l’ensemble du territoire et de véritables choix d’orientation
aux élèves ;
ouvrir un lycée professionnel maritime dans chaque département littoral et
intégrer des lycées agricoles au ministère de l’EN dans le respect de certaines
de leurs spécificités (animation socio-culturelle et coopération internationale) ;
faire passer de 23 % à 50 % le barème de la taxe d’apprentissage destiné
au financement des formations technologiques et professionnelles sous
statut scolaire ;
supprimer les aides à l’apprentissage de manière à développer la formation
professionnelle sous statut scolaire.


*60 000 postes, la réalité des faits, l’enfumage :
Détail des 60 000 postes promis par Hollande (après la suppression de 80 000 postes par Sarkozy !) :
5 000 : enseignement supérieur
1 000 : enseignement agricole
54 000 : éducation nationale = 48 000 postes d’enseignants+6 000 autres postes (personnels administratifs, CPE…).
Détail des  48 000 postes : 21 000 postes d’enseignants titulaires et 27000 postes de stagiaires. Mais les stagiaires sont à mi-temps en classe et à mi-temps en formation, ils ne comptent donc que pour 13 500 postes à temps plein.
Les créations de postes ne peuvent donc excéder 21 000 + 13 500= 34500 postes d’enseignants. Et, tous ces postes n’ont pas été créés !

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